Découvrez l'histoire, les enseignements et les pratiques du bouddhisme pour comprendre comment cette religion continue d'influencer les gens à travers le monde.
L'histoire et l'origine du bouddhisme
L'histoire du bouddhisme débute avec la naissance de Siddhartha Gautama, dit Shakyamuni, également connu sous le nom de Bouddha et considéré comme le fondateur du Bouddhisme. Né à Lumbini au Népal il y a environ 2500 ans, il fut actif dans les États de Kosala et Magadha au nord-est de l’Inde actuelle. Selon la tradition, Siddhartha Gautama était un prince de la noblesse qui renonça à sa vie luxueuse pour chercher un sens à la souffrance humaine. Il se consacra alors à des années de méditation et de recherche spirituelle, pour finalement atteindre l'illumination à l'âge de 35 ans, sous un figuier des pagodes qu'on appelle aussi (au sein du bouddhisme) l'arbre de Bodhi. Il passa ensuite le reste de sa vie à enseigner ses découvertes à d'autres, fondant ainsi le bouddhisme.
Au cours des siècles suivants, le bouddhisme s'est propagé en Asie centrale, en Chine, au Japon, en Corée et au Tibet, devenant une religion dominante dans de nombreux pays asiatiques. Il a également été introduit en Occident au cours des derniers siècles, où il est devenu une religion minoritaire, mais croissante. Aujourd'hui, le bouddhisme est l'une des religions les plus répandues dans le monde, avec des millions de pratiquants à travers le globe.
Les enseignements fondamentaux du bouddhisme
Les enseignements fondamentaux du bouddhisme reposent sur les "quatre nobles vérités" et le "Noble chemin octuple". C'est le bouddha Shakyamuni qui a donné son premier sermon sur le "Noble Chemin octuple" à Sarnath (cité bouddhiste située à une dizaine de kilomètres au nord de Varanasi), marquant le début de sa mission d'enseigner les voies permettant d'atteindre l'éveil spirituel (l'illumination ou le nirvana).
Les quatre nobles vérités
Les quatre nobles vérités décrivent les réalités fondamentales de l'existence humaine, qui sont :
- La première vérité (Dukkha), la vérité de la souffrance, reconnaît que la vie humaine est inévitablement marquée par la douleur, la maladie, la tristesse et la mort.
- La seconde vérité (Tanha), l'origine de la souffrance, identifie la soif de désir et de plaisir comme la source de la souffrance.
- La troisième vérité (Nirodha), la cessation de la souffrance, indique qu'il est possible de mettre fin à la souffrance en atteignant l'illumination.
- Enfin, la quatrième vérité (Magga), le chemin menant à la cessation de la souffrance, décrit le "Noble chemin octuple" comme étant le moyen de mettre fin à la souffrance.
Le Noble chemin octuple
Le "Noble Chemin octuple", (ou "Noble Sentier octuple"), est un ensemble de huit préceptes qui permettent d'atteindre le nirvana dans le bouddhisme :
- la vue (ou compréhension) juste ;
- la pensée juste ;
- la parole juste ;
- l'action juste ;
- les moyens d'existence justes ;
- l'effort juste ;
- l'attention juste ;
- la concentration juste.
Le fait de suivre ces huit aspects permet aux pratiquants du bouddhisme de progresser sur leur chemin vers l'illumination. Le Noble chemin octuple est considéré comme étant un guide pour atteindre l'état d'éveil, aussi appelé nirvana.
Les principales écoles du bouddhisme : Theravada, Mahayana, et Vajrayana
Au fil des siècles, le bouddhisme a évolué pour donner naissance à différentes écoles ou courants. Les principaux courants du bouddhisme sont le Theravada, le Mahayana et le Vajrayana.
Le bouddhisme Theravada
Le bouddhisme Theravada, également connu sous le nom de "Doctrine des Anciens", est surtout pratiqué en Asie du Sud-Est, comme en Thaïlande, en Birmanie, au Sri Lanka, au Cambodge et au Laos. Il se concentre sur l'atteinte de l'éveil individuel, ou la libération personnelle de la souffrance cyclique, par le biais de la méditation et l'observation de préceptes éthiques. Les pratiquants de cette doctrine cherchent à devenir des arhats, des êtres qui ont atteint l'éveil et ont mis fin à leur propre souffrance. Le canon bouddhique du Theravada rédigé en Pali est considéré comme la forme la plus ancienne et la plus proche de l'enseignement original de Bouddha Shakyamuni, alias Siddhartha Gautama.
Le bouddhisme Mahayana
Le bouddhisme Mahayana, aussi connu sous le nom de "Grand véhicule", est essentiellement pratiqué en Asie de l'Est, notamment en Chine, au Japon, en Corée et en Mongolie. Il s'est développé à partir du bouddhisme Theravada au 1er siècle de notre ère, en ajoutant de nouveaux enseignements et des divinités supplémentaires.
Le Mahayana se concentre sur l'éveil pour les autres, en plus de l'éveil personnel. En effet, les pratiquants de ce courant cherchent à devenir des bodhisattvas, des êtres qui ont atteint l'éveil, mais qui restent dans le monde pour aider les autres à atteindre l'illumination. Les textes canoniques du Mahayana incluent les sutras, qui contiennent des éléments supplémentaires sur la compassion, la vacuité et les pratiques pour aider les autres. Cette école est également connue pour sa pratique de l'engagement dans des vœux de bodhisattva, ou des vœux de compassion pour les autres, ainsi que pour son culte voué aux bouddhas et bodhisattvas.
Le bouddhisme Vajrayana
Le bouddhisme Vajrayana, aussi connu sous les noms de bouddhisme tantrique et bouddhisme ésotérique, est une école du bouddhisme qui s'est développée à partir du courant Mahayana. Il est surtout présent en Asie de l'Est et en Asie centrale, notamment au Tibet, au Bhoutan, au Népal et en Inde. Le terme Vajrayana vient de la contraction des mots Vajra et Yana, qui respectivement signifie : diamant et véhicule. C'est pour cette raison qu'on l'appelle aussi "Véhicule du diamant".
Le Vajrayana se concentre sur des pratiques plus avancées telles que le tantrisme. Ces procédés utilisent notamment des visualisations, des mantras et des rituels pour atteindre l'illumination plus rapidement que les méthodes de base. Ce courant du bouddhisme met aussi l'accent sur les enseignements sur les bouddhas et les bodhisattvas, ainsi que sur la relation personnelle avec un maître spirituel (guru en tibétain).
Les pratiques Vajrayana sont considérées comme plus rapides pour atteindre l'éveil, mais elles sont également considérées comme plus risquées, car elles peuvent être mal comprises ou mal utilisées. Elles sont généralement réservées aux pratiquants avertis qui ont reçu un enseignement spécial et l'initiation d'un maître expérimenté.
Les pratiques bouddhistes : méditation, prière et culte des statues
Les pratiques bouddhistes sont variées et peuvent inclure la méditation, les prières et le culte des statues.
La méditation
La méditation est l'un des éléments clés du bouddhisme, car elle permet de développer une conscience claire et une compréhension profonde de la nature de la réalité. Ses pratiques peuvent varier selon les écoles et les traditions mais généralement, elles incluent la méditation sur la respiration, sur les images mentales, sur la compassion et sur la vacuité. Elles sont considérées comme étant essentielles pour atteindre l'illumination.
Les prières bouddhistes
Les prières bouddhistes sont généralement dirigées vers différents bouddhas et bodhisattvas, et peuvent inclure des textes sacrés, des mantras et des invocations. Elles peuvent être utilisées pour demander des bénédictions, pour exprimer de la gratitude, pour demander de l'aide afin de faire face aux difficultés, pour cultiver la compassion et pour renforcer les vœux de bodhisattva.
D'ailleurs, on peut très souvent retrouver ces prières bouddhistes imprimés sur les drapeaux de prière tibétains, présents un peu partout au Népal.
Le culte des statues
Les statues de bouddha et bodhisattvas sont considérées comme étant des supports pour la méditation et des sources d'inspiration pour la pratique spirituelle. La plupart du temps, ces statues de divinités bouddhistes sont vénérées dans les temples et les monastères, mais on les retrouve aussi souvent dans les maisons des pratiquants. Au sein du culte bouddhiste, on peut aussi observer l'offrande de fleurs, de bougies, d'encens et de nourriture, ainsi que les prostrations et les récitations de textes sacrés. Les statues sont considérées comme étant des représentations de bouddhas et de bodhisattvas, qui peuvent aider les pratiquants à se relier à leur propre nature de bouddha, et à recevoir leur inspiration et leur bénédiction.
Le bouddhisme en Asie : son influence culturelle et religieuse
Le bouddhisme a eu une influence culturelle et religieuse profonde en Asie au cours des siècles. Il a été introduit en Asie du Sud-Est, en Asie de l'Est et en Asie centrale, où il est devenu l'une des religions dominantes. En Asie du Sud-Est, le bouddhisme est devenu une partie intégrante de la culture et des traditions, il est pratiqué par la plupart des gens. Au fil du temps, toutes ces régions ont vu apparaître une multitude de temples et de monastères.
En Asie de l'Est, le bouddhisme a également été largement adopté, notamment en Chine, au Japon et en Corée. Il a influencé les arts, la littérature, l'architecture et l'éducation, et a été incorporé dans les pratiques locales, comme le Shintoïsme au Japon. Il a aussi joué un rôle important dans les rites sociaux et culturels, comme les funérailles, les mariages et les cérémonies. Par ailleurs, le bouddhisme en Asie de l'Est a été influencé par des concepts locaux, comme le confucianisme et le taoïsme en Chine, et a donné lieu à des écoles uniques, comme le bouddhisme zen au Japon.
Le bouddhisme en Occident : histoire de sa diffusion et pratique contemporaine
Le bouddhisme a commencé à se répandre en Occident aux 19ème et 20ème siècles, avec l'arrivée de religieux bouddhistes dans les pays occidentaux. Durant cette période, les premiers traducteurs et chercheurs occidentaux ont commencé à étudier les textes bouddhistes et à enseigner leurs traditions. Le mot Bouddhisme devient courant dans les langues européennes vers 1830. Les premières communautés bouddhistes ont également été fondées en Occident, avec des temples et des centres de méditation. Entre les années 1900 et 1960, c'est grâce à l'implication de ses sympathisants et adeptes occidentaux que le bouddhisme prend une véritable place en Occident. On notera que certains courants comme le Theravada n'ont pas réussi à s'implanter, car juger comme trop rigoureux pour les Occidentaux, laissant place à d'autres écoles comme le bouddhisme tibétain et le bouddhisme zen.
Aujourd'hui en Occident, le bouddhisme est une religion minoritaire mais en croissance perpétuelle, avec des communautés de pratiquants dans de nombreux pays. Il est pratiqué par des gens de toutes les origines et de tous les âges, et les centres spirituels et les temples bouddhistes se sont multipliés. On assiste aussi à une augmentation de l'intérêt pour la pratique personnelle, comme la méditation de pleine conscience, qui est devenue populaire en dehors de toute tradition religieuse. D'ailleurs, cette pratique du bouddhisme occidentalisé, parfois appelé néobouddhisme, est plus associée à une philosophie de vie qu'à une religion. Le bouddhisme en Occident est un phénomène en constante évolution, qui s'adapte aux contextes culturels et sociaux locaux.